Conçue et dirigée par l’explorateur-chercheur Christian Clot pour l’Institut de l’Adaptation Humaine (Human Adaptation Institute) qui a été parmi les 15 sous terre, cette mission réunit une trentaine de scientifiques d’une douzaine d’organismes, qui ont mené des dizaines de protocoles avant, pendant et après ce confinement volontaire. Neurobiologiste, éthologue, généticienne, cardiologue, psychologue et autres, ils vont étudier ce groupe aussi bien de manière individuelle (plasticité cérébrale, rythme de vie, biologie, chronobiologie émotions…) que collective (fonctionnement de groupe, synchronicité, systèmes organisationnels…).
À la suite des confinements et restrictions dus à la covid-19, qui ont plongé 70% dans des états de fatigues mentales légères ou profondes et fait perdre la notion du temps à près de 40% de personnes (covadapt, 2020), et alors que les changements seront de plus en plus profonds et nombreux dans le futur, il est nécessaire de mieux comprendre les mécanismes adaptatifs humains dans des situations réelles de vie. C’est le but des Grande Missions Adaptations, dont DEEP TIME fait partie.
Alors que les travaux conduits par le précurseur Michel Siffre ont permis de mieux comprendre les rythmes biologiques humains sur des individus isolés, cette expédition de recherche va permettre d’étudier le cerveau humain et son rapport au temps et sa plasticité face à une situation nouvelle de vie ainsi qu’un groupe mixte plutôt qu’une personne isolée, ce qui ne s’est encore jamais fait dans ces conditions. Nouvelles conditions de vie, installation sur de nouvelles planètes, travaux en conditions restreintes, et plus généralement gestion des changements profonds que les changements écologiques ou les nouvelles technologies pourraient nous faire subir sont des applications possibles des résultats des études menées au cours de DEEP TIME.
Une nécessité scientifique et sociale
Il est nécessaire, aujourd’hui, de mener des études en situation réelle, dont les sujets sont évaluer avant, pendant et après, permettant une évaluation précise de leur évolution face à ces conditions nouvelles. En milieu naturel, nous conservons la perception fine d’une vie réelle traduite via les émotions provoquées par l’environnement, notre sensorialité et notre aptitude à l’émerveillement !
Ces mises en contexte, in concreto, permettent des observations plus précises, prenant en compte l’ensemble sensoriel et émotif qui influence nos décisions et actions à chaque instant de nos vies. Le cadre choisi n’est pas anodin puisqu’il apporte des sensations naturelles qui sont capitales au moment de l’étude des humains lorsqu’ils sont placés dans de nouvelles conditions de vie, foncièrement déroutantes pour l’esprit et le corps.
Le camp de base, véritable démonstrateur des moyens d’installation d’un lieu de vie dans des endroits improbables, permet de mener nos protocoles en considérant de nombreux paramètres scientifiques clés. De même, nous bénéficions des outils les plus avancés pour mener à bien ce projet, ainsi que toute la rigueur nécessaire à la récolte de données qui feront avancer la recherche, notamment dans l’axe d’une meilleure appréhension d’un avenir potentiellement de plus en plus lié aux confinements de la société.