Tout paraît avoir changé en si peu de temps. De 2019 à aujourd’hui, nos mondes ont basculé entre covid, guerre, inflation, crise climatique et environnementale et poussée des extrêmes comme une réponse à la perte de sens que beaucoup ressente. Et nous voici en ce 7 mars en France face à une volonté de « blocage général » pour lutter contre la réforme des retraites, comme dans d’autres pays comme la Finlande, la Grèce, l’Italie et autre où les grèves et les blocages s’accélèrent. Une manifestation sociale pour crier un désespoir en cherchant le fautif, mais aussi, surtout, contre une peur ancrée dans nos ventres : la volonté de retrouver un monde connu qui semble de moins en moins possible au fil des basculements qui s’égrènent.
Pourtant, aucun de ces changements n’est une surprise, contrairement au mot d’un Président français qui lors de ses vœux a considéré que « personne ne pouvait prévoir » le changement climatique (comme en réalité le pense le 97% de la population). La crise climatique est modélisée depuis les années 1970, les scientifiques prévoient l’avènement de nouveaux virus depuis deux décennies, et nous vivons largement au-dessus de nos moyens à coup de dettes et d’utilisation des ressources depuis longtemps.
La question se pose donc du « pourquoi ». Tout le monde va me tomber dessus en me disant « c’est évident, c’est de la faute à X ou Y, il fallait faire ci ou ça… ». Oui. Nous savons tous ce qu’il fallait faire si nous lisons les commentaires un peu partout. Et pourtant, chez nous comme ailleurs en Europe (et globalement dans le monde, des BRIC aux pays du golfe), et quels que soit les partis au pouvoir, cela n’a pas été fait ! Même dans les pays que l’on considère comme modèle.
La question demeure donc du « pourquoi ». Pourquoi des peuples éduqués, aisés, divers culturellement, et ayant accès à une large diversité d’informations se retrouvent en état de sidération, car c’est bien le cas, face à ces changements qui, il est vrai, arrivent tous au même moment ?
J’y travaille depuis plus de 15 ans. Je publierai des travaux à ce sujet durant le 2e semestre 2023 avec des propositions associées pour évoluer sur ces points.
Mais aujourd’hui, c’est à vous que je désire poser cette question : à votre avis, pourquoi, tout en ayant les informations, nous avons attendu nos murs actuels pour se dire « il faut agir » ?
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