ULTIMA CORDILLERA I 2004
Exploration de la Cordillère de Darwin, l'une des dernières chaînes de montagnes encore inexplorées du monde
​​
​
Un jour de 2002, à la fin de l’expédition Amérique du sud, solitude des terres extrêmes, alors que nous contournions à la voile la Terre de Feu, une tempête a balayé tous les nuages. Soudain, face à nous, nous surplombant de toute sa majesté, une chaîne de montagnes nous est apparue… La Cordillère de Darwin, ultime sursaut des Andes, à deux pas du Cap Horn. Une splendeur, le plus souvent cachée de nuages et de tempêtes. Immédiatement, j’ai su que je voulais revenir en ces lieux non plus en naviguant à leurs pieds, mais en pénétrant à l’intérieur de la chaîne. Ce n’est qu’ensuite, alors que nous avons commencé à monter une expédition avec la dessinatrice Karine Meuzard que nous avons réalisé, au bout de deux ans de recherches intenses, que personne encore n’avait pénétrer toute la partie centrale de ces montagnes… Un territoire entier à explorer.
L’expédition Ultima Cordillera était née. Et nous allions rapidement comprendre pourquoi la partie centrale de ces montagnes restait encore, au début du XXIe siècle, intouchée par l’homme !
​
​
​
Une première expédition en janvier 2004
​
C'est avec deux amis, Karine Meuzard et Raphaël Escoffier que nous avons monté cette première expédition vers le centre de la chaîne de montagnes de la Cordillera Darwin.
Une expédition ambitieuse au vue des nombreuses difficultés du terrain (accès par la mer, pas de carte, forêt primaire à traverser, glaciers extrêmement torturés,…) du climat, et de l’échec de pratiquement toutes les expéditions précédentes qui s’étaient attaquées aux montagnes de Darwin. L'idée était, outre explorer la partie centrale inexplorée, de tenter l'escalade du Mont Darwin (ou Mont Shipton), le plus haut sommet de ces montagnes.
Cette expédition sera, en termes de l'objectif final, un échec, mais restera comme une fabuleuse reconnaissance d'une chaîne de montagnes très différente de ce que j'avais connu jusqu'alors.
Rien, ni dans les Alpes, ni en Himalaya ou dans les autres secteurs des Andes ne m’avait préparé à ce genre de montagne, plus proche d’un océan en mouvement que des montagnes immobiles.
Si l’expédition fut très éprouvante, avec des tempêtes successives, elle n’en a pas moins été une découverte extraordinaire d’un milieu unique et que je désirais déjà retrouver au plus vite.